Une présence féminine énigmatique tourbillonne dans une volubilité sombre et inquiète, à coups de phrases courtes et tranchantes : cette première partie du poème de Florence Delay « Revenante » est comme un cri d’angoisse retenu, dont la résonance est ici démultipliée dans une matière profuse sur les huit voix du chœur de femmes.

Puis à l’aveu : « Mon nom est Fille, je dis la vérité », un tissu de douces vocalises fait alors entendre les échos d’un ailleurs serein. Le temps est suspendu…

Ce point culminant, s’il occupe la place centrale du poème, se situe plus avant dans l’œuvre musicale, au rapport doré des deux-tiers. Car c’est une agitation lumineuse qui désormais précipite l’action et fait se rejoindre les âmes à travers les sons crépitants des blocs de bois et autres bâtons de pluie.

Patrick Burgan